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Libération

TENNIS. L'anti-lolita remporte son premier tournoi du Grand Chelem à New York. Lindsay Davenport, simple dame

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publié le 14 septembre 1998 à 9h35

New York envoyé spécial

Une solide Californienne de 1,89 m est devenue samedi la première Américaine d'origine à remporter l'US Open depuis Chris Evert, en 1982, en battant Martina Hingis en deux sets 6-3, 7-5. Représentante de cet entre-deux générationnel du tennis féminin coincé entre les presque trentenaires et les postadolescentes, Lindsay Davenport, 22 ans, est moins glamour qu'Anna Kournikova, moins bête de scène que Venus Williams, moins précoce que Martina Hingis, moins folle-dingue que Mary Pierce. Elle s'en fout. «Je ne me suis jamais préoccupée de savoir laquelle est la plus populaire, laquelle a le plus de presse», dit-elle. Depuis ses débuts sur le circuit pro à 16 ans, elle a vu trop de petits prodiges se brûler les ailes pour tomber dans le piège.

D'autant qu'on ne le lui a jamais tendu. Adolescente, on ne lui promettait pas un destin sur le court des très grandes: «A part mes entraîneurs et ma famille, personne ne croyait en moi. Personne ne pensait que j'allais réussir et encore moins atteindre la finale d'un tournoi du Grand Chelem, confessait-elle après sa demi-finale contre Venus Williams. Ça m'a un peu gênée au début. Ensuite, j'ai laissé dire. Je ne suis pas une athlète incroyable, alors j'ai travaillé pour arriver où j'en suis.» Où elle en est? Numéro 2 mondiale avec désormais 18 tournois à son palmarès ­ sans compter les titres en double ­ et une médaille d'or olympique à Atlanta. Mais avant cet US Open, Davenport n'avait jamais réussi à atteindre la