Nancy envoyé spécial
«Quand on a pas d'argent, il faut avoir des idées.» Chez Laszlo Bölöni, entraîneur de l'AS Nancy-Lorraine, ce cliché, à grand renfort d'accent roumain, tient du leitmotiv. Le promu est le plus petit budget de division 1: 59 millions de francs, rien de plus. De surcroît, Nancy paie les dérives du passé. Son déficit cumulé de 39 millions de francs en 1991 lui a valu les foudres de la direction nationale de contrôle de gestion de la ligue, et l'oblige à faire son retour parmi l'élite avec une cagnotte riquiqui et un recrutement peau de chagrin. Seuls le Brésilien Ferreira Leite, le Français Zanotti et le Chinois Li sont arrivés cette année.
Repères familiaux. Le salut des Lorrains tient à un fil: son vivier. Sur les 26 joueurs qui composent l'effectif cette saison, 18 sont issus du centre de formation, le record en D1. «L'objectif suprême du centre est d'apporter le plus vite possible des joueurs performants à l'équipe pro», dit Jacky Bonnevay, débarqué en Lorraine il y a quatre saisons. Bonnevay est responsable de l'équipe CFA (la quatrième division) pour la deuxième année. Et surtout du trésor local: la formation. «Le recrutement commence vers 12-13 ans, précise-t-il. Avant 14 ans, on procède à une recherche régionale afin d'éviter que les jeunes perdent leurs repères familiaux. Pour la tranche d'âge supérieure, on ratisse plus large.» Comme chez les pros, la lutte fait rage, et le combat pour arracher les «pousses» les plus prometteuses demeure inégal. L