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Libération

L'Europe du rugby à l'essai sans l'Anglais. Les Français partent grands favoris d'une compétition dévalorisée.

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publié le 19 septembre 1998 à 10h05

La Coupe d'Europe de rugby 1998-1999 a commencé vendredi soir par un

match entre les Irlandais d'Ulster aux Ecossais d'Edimbourg Reivers. On voit qu'il y a une intéressante nouveauté dans cette édition, puisque les Ecossais présentent une équipe inédite, spécialement bâtie pour l'occasion. Les Edimbourg Reivers et les Glasgow Caledonians sont deux équipes professionnelles montées pour tenter de redresser la barre qui entraîne le rugby écossais dans la brume. Il faut s'abstenir de faire «pfuit!» en haussant les épaules. Il est possible en effet que cette tentative ne donne rien. Mais il est intéressant de voir s'il y a une fatalité à la normalisation du sport par les lois du marché. Car la Coupe d'Europe de rugby ne parle que de ça.

L'année dernière, elle s'appelait officiellement Heineken Cup, le géant de la brasserie en était le sponsor. Cette année, les documents officiels ressemblent à s'y méprendre à ceux de l'an passé. Même couleur verte identique à celle des canettes, même logo où des poteaux de rugby forment un «h» majuscule. Il ne manque que le nom.

Cette année, la coupe d'Europe est dévalorisée, puisque les clubs anglais ont refusé d'y participer. Pourtant, on dit du côté de chez Heineken que la marque était prête à signer pour reconduire le parrainage moyennant la même somme. L'European Rugby Cup (ERC) ­ l'organisateur composé des représentants des fédérations de cinq nations ­ aurait refusé, demandant que Heineken augmente sa participation. C'est une attitude sympath