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Libération

Camacho ou le chaos

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publié le 21 septembre 1998 à 10h07

Le nouveau coach de l'Espagne est arrivé. Dans la douleur.

Explications.

Il n'était pas favori sur la liste mais il a été intronisé, mardi, sélectionneur de l'équipe nationale d'Espagne. José Antonio Camacho, 43 ans, ancien entraîneur à l'Espanyol (lire ci-contre) et éphémère directeur technique du Real Madrid, remplace finalement Javier Clemente, victime à l'usure d'un parcours navrant lors du Mondial, puis d'une humiliante défaite contre les amateurs de Chypre. Mais la succession s'est effectuée dans la douleur.

Primo, parce que le fier Clemente ne voulait pas démissionner. La fédération a été contrainte de lui garantir son salaire de 3,2 millions de francs annuels afin d'acheter son départ" et son silence. Car Clemente, excédé par le torrent de critiques de la classe politique, menaçait de «dire au gouvernement ce qu'il devait faire pour le bien du pays puisque n'importe qui se permettait de dire ce qu'il fallait faire pour le football».

Deuxio, parce que Luis Aragonés, ex-entraîneur de l'Inter de Milan et véritable star en Espagne, était le préféré de la fédération. Il a pourtant décliné l'offre car les autorités du football lui imposaient de travailler avec l'équipe de Clemente, quand lui souhaitait faire monter ses propres hommes.

Tertio, parce que sa nomination n'a été approuvée qu'après vingt-quatre heures de débats houleux au sein des instances fédérales et une nouvelle proposition faite à Aragonés, enfin.

Dernière roue du carrosse, Camacho a blindé son entourage, réussis