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Libération

L'Espanyol, mal-aiméLe club catalan, délogé de son stade fétiche, vivote

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publié le 21 septembre 1998 à 10h07

L'Europe du football a rechaussé ses crampons. L'Allemagne,

l'Italie, l'Espagne et l'Angleterre ont retrouvé les stades. Reportage dans les quatre grands championnats du continent. Aujourd'hui, troisième épisode.

Barcelone envoyé spécial Le vent courbe des poignées d'herbes folles qui pointent par endroits sur l'immense terrain vague. C'est un désert, plaqué au coeur de l'un des quartiers les plus chic de Barcelone ­ concessionnaires d'automobiles de luxe ou «centre hospitalier vétérinaire» pour caniches à boucles blondes. Il ne reste rien de Sarria, l'ancien stade de l'Espanyol, dynamité en début de saison 1997-1998. Le terrain a été vendu à quelques faucons de l'immobilier, ravis de se partager de si riches dépouilles. Vers ce que fut la tribune nord, de futurs immeubles de bureaux s'esquissent. Alors, les periquitos («perruches»), supporters de l'Espanyol, n'ont guère le moral, même s'ils savent que l'opération a permis de rembourser une dette digne d'une intervention du Fonds monétaire international. «Le stade de Sarria, c'était le symbole du club, c'était notre fortin», rumine Sergio Fidalgo, qui dirige la penya universitaire, une des 107 associations de supporters que compte le club. «Sa vente a été un traumatisme, comme si on t'obligeait à vendre ta maison pour déménager dans un appartement en location.» Sous des rondeurs de bon vivant du ballon, Sergio n'épargne aucun mot dur aux anciens gestionnaires du club. «Tout ce qu'ils faisaient a été mal fait, et c'est de leur