De sa carrière, il reste deux temps. Deux records du monde. 1049
sur 100 m et 2134 sur 200 m. Encore irréels dix ans après. Encore sulfureux. Ces chronos datent de 1988. Une éternité sportive. Et ces temps sont toujours intouchables (1). L'Américaine Florence Griffith-Joyner, triple championne olympique à Séoul en 1988 (100 m, 200 m et 4 x 100 m), ne connaîtra pas une femme plus rapide qu'elle. Elle est morte hier d'une attaque cérébrale, à 38 ans. Une demi-vie. Dans la foulée de sa mort, les réactions ont plu. Cette femme-comète avait autant enflammé l'athlétisme que les langues. Primo Nebiolo, président de la Fédération internationale et tuteur de l'athlétisme business, a regretté «cette vie qui a filé aussi vite que ses courses.» Terry Crawford, entraîneur de la sélection féminine américaine en 1988, dit qu'«elle restera dans l'histoire comme une des plus grandes athlètes de la planète. Elle avait répondu à tous les contrôles (antidopages). Ce serait malheureux de placer une référence négative à côté de son nom».
D'autres préfèrent ne pas ouvrir la boîte de Pandore. Et s'en tiennent à l'hagiographie. «Une athlète extraordinaire entraîne toujours des élucubrations extraordinaires», estime Maurice Houvion, entraîneur des perchistes français et présent à Séoul quand la fille-fusée «a terminé avec 5-6 mètres d'avance» sur ses faire-valoir. Philippe Lamblin, président de la fédération française, dit à mots couverts que «ses records sont entachés d'une ambivalence. Voilà des te