En 1954, la France découvrait une nouvelle messe dominicale, le
tiercé. De leur côté, au Proche-Orient, les Al Maktoum, souverains de Dubaï, trouvaient du pétrole sous les pas de leurs chameaux. Si le jeu inventé par André Carrus devint rapidement populaire, l'or noir des émirs allait révolutionner les institutions hippiques européennes. A la fin des années 70, les quatre frères Al Maktoum (1) mettent en place une version équine de «Tempête du désert». Leur objectif? Devenir les plus grands propriétaires-éleveurs de chevaux de course de la planète. Dans le Landerneau hippique, on se marre doucement. Les statistiques sont formelles: les chevaux galopent toujours, tandis que les propriétaires finissent toujours par trépasser.
6 000 têtes en écurie. En 1982, Awaasif, pouliche portant casaque du cheikh Mohammed al Maktoum, crée une surprise en s'octroyant la troisième place du Prix de l'Arc de triomphe. Elle est la première pierre de l'édifice pharaonique que la famille royale de Dubaï est en train d'élever. C'est que les bougres, nuques raides et oeil de jais, ne lésinent pas. Seize ans après la performance d'Awaasif, la démonstration de leur puissance de feu est sans précédent. Leurs investissements hippiques sont estimés à plus de 22 milliards de francs, et entre 200 000 à 300 000 dollars par an. Ils ont acheté à tour de bras les bébés pur-sang aux origines les plus nobles. C'est eux qui signèrent un chèque de 10 millions de francs aux dernières ventes de yearlings de Deauville