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Libération

TIR. Détention abusive de gros calibres, contrôle laxiste"" révèle un rapport. Les clubs, bonnes cachettes pour amoureux de la gâchette

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publié le 5 octobre 1998 à 13h24

Détournement de 8,5 millions de francs, directeur technique national

remercié de fraîche date par le président Jacques Trouvé, guerre de tranchées entre les tireurs sportifs usagers d'armes légères et les amoureux des armes de poing de gros calibres: quand Marie-George Buffet arrive l'an dernier au ministère de la Jeunesse et des Sports, la Fédération française de tir (FFT) ressemble à une belle foire d'empoigne. Pour tirer l'affaire au clair, elle diligente une mission d'inspection. Trois hauts fonctionnaires s'y collent, Gérard Vanier pour le ministère de l'Intérieur, Claude Sornat pour la Défense et Jacques Lastennet pour la Jeunesse et les Sports. Car la FFT et ses 140 000 licenciés est soumise à cette triple tutelle ministérielle.

En avril 1998, leur rapport d'enquête est confidentiellement remis aux ministres concernés. Révélé par Libération, le contenu est croquignolet. Et accablant pour la puissance publique qui distribue des subventions (10 millions en 1998 au titre du ministère des Sports sur un budget fédéral de 40 millions) sans se donner vraiment les moyens de contrôler la prolifération des armes.

Pour pouvoir détenir une arme légalement en France, en dehors de motifs de défense individuelle acceptés au compte-gouttes par les préfectures, les décrets de 1973 et 1995 ne laissent au collectionneur et autres tireurs du dimanche qu'une solution: l'excuse sportive. Un motif largement détourné. Les préfectures délivrent des autorisations de détention à tout licencié d