Menu
Libération

DOPAGE. Une lettre de l'UCI livre aux coureurs le moyen de frauder.«Echapper aux tests positifs», par l'Union cycliste

Article réservé aux abonnés
publié le 8 octobre 1998 à 13h41

Les championnats du monde de cyclisme ont débuté hier aux Pays-Bas

sous l'égide de la fédération internationale (UCI). L'UCI qui, devant l'ampleur du dopage, instaurera en janvier un suivi biologique quadriannuel. Bonne intention ou double jeu? On peut se le demander, au vu d'une lettre dont nous publions des ex- traits ci-contre. Et où, derrière un enrobage dialectique ambigu (peut-on parler de maladresse?), Léon Schattenberg, le médecin responsable des contrôles sanguins de l'UCI, explique aux coureurs comment échapper aux tests positifs. Ce texte, qui pourrait s'intituler «contrôle négatif, mode d'emploi», révèle, de l'avis des spécialistes de la lutte antidopage, l'hypocrisie de l'UCI.

L'UCI, autoproclamée en pointe dans la lutte contre la course à la chimie (et, notamment, l'EPO), a instauré les tests sanguins depuis janvier 1997. Problème: les conditions de ces contrôles ­ que les coureurs soient «avertis» et qu'un seul paramètre sanguin soit vérifié ­ font qu'ils sont illico détournés. Les équipes rivalisent d'ingéniosité pour «tenir» le seuil en dessous de la barre de 50%. Franchie, elle entraîne une mise à pied de quinze jours du coureur. Alertée par des équipes qui dénoncent des fraudes, l'UCI réagit. Et rédige, le 28 mai, une lettre «à distribuer aux coureurs». Officiellement pour les informer que les «diurétiques ont été ajoutés à la liste des produits dopants» et «seront détectés dans les urines». Mais la missive explique qu'«une perfusion de solution d'albumine e