Quand des footballeurs se laissent administrer la piqûre avec une
telle facilité, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec la toxicomanie. Mustapha Ben Slimane, directeur du centre méthadone Nova Dona à l'hôpital Broussais, quand il parle de cure, dit: «Chez les toxicomanes, il y a le sevrage de la drogue proprement dit, mais aussi celui de la piqûre car on prend plaisir au geste de se trouer la peau.» On sait maintenant, par la multiplication des témoignages, que dans le peloton le dopage à l'EPO est aussi un rituel de la seringue. «On nous a traités comme des drogués ou des assassins!» se sont plaints les champions cyclistes entendus lors de l'affaire Festina. Entre sport, dopage et toxicomanie, la circulation sémantique est établie. Des lueurs même commencent à pointer. Le Dr William Lowenstein, directeur du centre Monte-Cristo de l'hôpital Laennec, alerté par quelques cas de toxicomanes qui furent sportifs de haut niveau, a mené une étude. Il a proposé un questionnaire à 100 de ses patients héroïnomanes. 20 d'entre eux ont pratiqué un sport au moins trois heures par jour avec un encadrement pendant au moins trois ans. C'était la base du questionnaire.
En fait la durée moyenne de la pratique sportive intensive s'établit à sept ans et demi. Sur les vingt, trois furent footballeurs, trois joueurs de tennis, deux nageurs, deux skieurs, deux joueurs de handball, un basketteur, un faisait de l'aviron, un du hockey, un du golf, un du squash, un de la boxe, un du ka