Bonn de notre correspondante

La fête a duré jusqu'au petit matin hier à Berlin et dans les grandes villes allemandes: feux d'artifice, défilés de voitures tout Klaxon enfoncés, drapeaux brandis au vent pour célébrer" non pas la victoire de l'Allemagne, mais celle de la Turquie samedi soir, en match de qualification pour l'Euro 2000. Les plus de 2 millions de Turcs vivant en Allemagne ont eu l'occasion rare de défouler un peu de leur fierté nationale souvent brimée dans leurs habits de «travailleurs invités». La précédente victoire de l'équipe nationale turque contre l'Allemagne remontait à 1951. Les perdants n'ont pas toujours apprécié d'être ainsi nargués sous leurs fenêtres: à Stuttgart notamment, la police a été assaillie d'appels protestant contre le tapage nocturne.

Pour l'Allemagne, championne d'Europe en titre, cette défaite est d'autant plus amère que ce match était censé marquer «le début d'une ère nouvelle»: premier match de qualification depuis l'élimination en Coupe du monde contre la Croatie, c'était aussi la première partie sous la direction d'Erich Ribbeck, successeur de Berti Vogts. Las, après soixante-dix minutes de suspense, l'attaquant turc Hakan Sükür a reporté les espoirs de «nouvelle ère» à plus tard. Ce 0 à 1 est un «mauvais départ pour Ribbeck» titrait hier le Sonntag Express de Cologne. Déçue mais encore indulgente, la presse allemande décelait pourtant dans cette défaite quelques signes d'espoir: «L'équipe allemande a montré une performance courageuse