«C'est un joueur d'instinct, très rapide, qui aime bien les espaces,
évoluant à la limite de la dernière ligne défensive. Il est aussi bon dribbleur, provocateur, jouant la tête haute. Porter le ballon n'est visiblement pas un problème pour lui.» Ce portrait de Nicolas Anelka, 17 ans et tous les dons, dressé par Patrick Liewig, entraîneur des jeunes au PSG, remonte à octobre 1996. Deux ans avant que le Martiniquais débusqué à Trappes, en banlieue parisienne, par les sergents recruteurs du club de Canal +, se transforme en allumeur de mèches sur une pelouse moscovite, en embrouilleur d'arrières contraints à la faute, en ouvreur de score, puis en passeur décisif pour sa deuxième sélection.
Panachage inspiré. Samedi, Anelka, seul non-champion du monde de l'équipe de France, a proposé en première mi-temps un échantillon de tout ce que décrivait son ancien entraîneur. Un appel de balle opportuniste à la 13e minute et un but sur une frappe chanceuse de la cheville gauche. Un coup de rein rageur dans la foulée. Un enchaînement déviation-appel de balle-débordement ensuite. Puis un dribble dans le mouvement. Et une longue course sur la gauche et le centre, sur lequel Pires marque le 2e but à la demi-heure. Et encore un panachage plutôt inspiré entre l'action individuelle et le choix de la passe juste. Et peut-être surtout une présence qui n'oblige pas le milieu de terrain à tricoter pour dévider jusque dans la surface adverse la pelote des occasions manquées. Nicolas Anelka, donc,