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Libération

Foot. Mercredi, la France rencontre une équipe amateur et sans le sou. Andorre, ou le foot n'est pas roi

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publié le 13 octobre 1998 à 13h57

Principauté d'Andorre envoyé spécial

Neuf heures du soir. Il pleut des cordes et il n'y a pas un chat dans les tribunes du stade national d'Andorre-la-Vieille. L'avant-centre Richard Imbernon a de l'eau plein les chaussettes: «Mais ça pourrait être pire" ­ "?

­ Ils auraient pu nous couper l'éclairage.»

A la veille de la rencontre avec l'équipe de France à Saint-Denis, la sélection andorrane bricole toujours ses entraînements. «L'équipe de rugby a un stade pour elle seule. La fédération de ski a tout ce qu'elle demande, souffle l'avant-centre. On dirait que les autorités de la principauté sont contre le football"»

Indépendante depuis 1993, la principauté a naturellement rejoint l'Union européenne de football en juin 1996 pour participer à l'Euro 2000. Le gouvernement andorran, tout entier casé dans les six étages d'un petit immeuble au bord de la rivière, a enregistré. Il n'est pas forcément «contre» le football. Mais le fait est que les 65 500 Andorrans eux-mêmes ne sont pas déchaînés à l'idée de supporter une équipe nationale. Manoel Miluir, le sélectionneur arrivé du Brésil en 1992, peut tranquillement sortir faire ses courses. «On ne me reconnaît pas dans la rue», explique-t-il sans amertume. Et il n'est pas convaincu non plus que la gloire arriverait avec d'éventuels succès. «Le football est un sport qui intéresse peu cette principauté», se contente-t-il de philosopher. C'est Francesc Vila Circuns, le jeune président (33 ans) de la Fédération andorrane de football, créée en