«Si la France est championne du monde, elle le doit à l'avance qu'elle avait prise en matière de formation.» Le constat dressé par Gérard Lefillatre, manager général du Stade rennais, fait l'unanimité en France comme à l'étranger. Mais l'avance a son revers: «Aujourd'hui les clubs formateurs sont pillés à la source par des clubs étrangers sans que l'on puisse se défendre», tempère aussitôt le dirigeant. «A long terme, la survie des centres de formation français est menacée», confirme à Cannes Nasser Larguet, patron du centre de formation. Deux exemples symptomatiques. A Rennes, Lefillatre a perdu, à l'intersaison, Mickaël Silvestre et Ousmane Dabo, 21 ans, partis à l'Inter de Milan dans la clandestinité et sans l'accord du club. Là-bas, ils retrouveront un Cannois de 18 ans, Sébastien Frey, et un Stéphanois de 19 ans, Zoumana Camara, embauchés eux aussi par «l'Internazionale» cet été. Une liste non exhaustive, à laquelle on peut ajouter les noms de David Grondin (Saint-Etienne), Jonathan Zebina et Samir Beloufa (Cannes). Sept jeunes pousses dépotées et parties fleurir ailleurs, sept exemples concrets pour «une tendance» qui, de l'aveu d'impuissance de Claude Simonet, le président de la Fédération française de foot (FFF), «ne date pas d'aujourd'hui».
«Patrimoine». Peut-être, mais les proportions, elles sont nouvelles. Simonet: «A long terme, c'est un patrimoine qu'il va falloir protéger.» A Cannes, le patrimoine est plus qu'entamé. «Depuis trois ans que j'