Menu
Libération

La fuite des apprentis crampons

Article réservé aux abonnés
FOOT. Les centres de formation français servent de viviers à toute l'Europe.
publié le 14 octobre 1998 à 14h02

«Si la France est championne du monde, elle le doit à l'avance qu'elle avait prise en matière de formation.» Le constat dressé par Gérard Lefillatre, manager général du Stade rennais, fait l'unanimité en France comme à l'étranger. Mais l'avance a son revers: «Aujourd'hui les clubs formateurs sont pillés à la source par des clubs étrangers sans que l'on puisse se défendre», tempère aussitôt le dirigeant. «A long terme, la survie des centres de formation français est menacée», confirme à Cannes Nasser Larguet, patron du centre de formation. Deux exemples symptomatiques. A Rennes, Lefillatre a perdu, à l'intersaison, Mickaël Silvestre et Ousmane Dabo, 21 ans, partis à l'Inter de Milan dans la clandestinité et sans l'accord du club. Là-bas, ils retrouveront un Cannois de 18 ans, Sébastien Frey, et un Stéphanois de 19 ans, Zoumana Camara, embauchés eux aussi par «l'Internazionale» cet été. Une liste non exhaustive, à laquelle on peut ajouter les noms de David Grondin (Saint-Etienne), Jonathan Zebina et Samir Beloufa (Cannes). Sept jeunes pousses dépotées et parties fleurir ailleurs, sept exemples concrets pour «une tendance» qui, de l'aveu ­ d'impuissance ­ de Claude Simonet, le président de la Fédération française de foot (FFF), «ne date pas d'aujourd'hui».

«Patrimoine». Peut-être, mais les proportions, elles sont nouvelles. Simonet: «A long terme, c'est un patrimoine qu'il va falloir protéger.» A Cannes, le patrimoine est plus qu'entamé. «Depuis trois ans que j'