La course à pied, c'est mon Prozac à moi.» Comme près de 18 000
personnes, Sylviane, 56 ans, s'est alignée sur les 20 km de Paris. L'épreuve, qui fête sa vingtième édition, est devenue un rituel pour tous les joggers en herbe qui donnent des allures de piste d'athlé aux rues de la capitale.
Il est 9 h 30, le compte à rebours commence pour les concurrents de ce semi-marathon. Professionnels et amateurs se préparent à avaler le bitume. Chacun à son rythme: déchaîné, décontracté ou débonnaire. Les uns en moins d'une heure, les autres en une heure trente, deux heures et plus. Sous la tour Eiffel, au village-départ, la première course est celle aux inscriptions. Un flux impressionnant. On se bouscule pour choper un dossard, prendre les engagements, discuter du ravitaillement. «Il y a dix ans, l'âge d'or de ce type d'épreuves, on a compté jusqu'à 30 000 participants», tempère les organisateurs. Les courses de fond sont-elles en perte de vitesse?
«Je suis un peu maso.» Pourtant, certains n'ont pas hésité à faire le voyage de loin, parfois de l'étranger, attirés par le cadre de l'épreuve. Eric est venu de Cherbourg: «C'est extra, ça me permet de découvrir Paris en courant.» L'épreuve n'a rien d'une randonnée pédestre. «Je suis ici avec l'idée de relever un challenge», explique Robert, la quarantaine, fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères. «Mon but, c'est de me prouver que je suis capable de courir 20 km, croit savoir Denis, ancien rugbyman. C'est un sport très dur, un d