Amsterdam
de notre correspondante Le parquet d'Anvers vient de réaliser une première en lançant une enquête sur un «trafic d'humains» en provenance d'Afrique qui permettrait d'alimenter les clubs de football européens. Une plainte, déposée il y a plusieurs mois par le professeur de droit Roger Blanpain, de l'université de Louvain, a permis d'ouvrir l'instruction cette semaine. Plusieurs joueurs africains ont été interrogés sur leurs conditions de travail et sur la façon dont ils sont arrivés dans le pays. A Anvers, le procureur chargé de l'enquête, Theo Petridis, a estimé que la plainte de Blanpain devait «être prise au sérieux». Car ce juriste est une personnalité dans le monde du foot. Ses travaux avaient servi de base en 1996 à l'arrêt Bosman sur les transferts de joueurs. Interrogé hier par Libération, il affirme que «des managers achètent des joueurs africains pour des prix minables, parfois 1 000 dollars seulement. Ils sont revendus en Europe pour des millions ou même des centaines de millions de francs belges. C'est une façon de gagner de l'argent facilement. Or, parfois, il s'avère que le club est moins intéressé qu'il ne le pensait et renvoie le joueur au bout de quelques mois. C'est inadmissible».
Plainte déposée. Récemment, deux Ethiopiens ont été victimes de telles pratiques. Proposés par le président de la Fédération de foot d'Ethiopie, ils ont été achetés par un manager belge qui a essayé de les revendre aux clubs de Beerschot, Racing Genk (deuxième du championn