Le petit peuple des grimpeurs a perdu l'un des siens. Hier,
Apostolos Lazarides, dit «Apo», est mort à Nice à 73 ans. Apo Lazarides est le frère de Lucien, 76 ans, 3e du Tour de France 1951. Le public ne les a jamais confondus: le cadet voltigeait dans les cols tandis que l'aîné pétaradait en plaine. Lucien est né à Athènes et Apo dans le Pas-de-Calais. Les parents ont quitté la Grèce pour la France au début des années 20. Constantin, le père, fut tour à tour maçon et mineur de fond. Ionna, la mère, était couturière à domicile. Au milieu des années 30, la famille s'établit sur la Côte d'Azur. C'est là qu'Apo découvre la bicyclette en travaillant chez un marchand de cycles. Mais il aurait pu également être confiseur, car il fut brièvement commis chez un chocolatier de Cannes. Apo s'inscrit en 1942 au «Premier Pas Dunlop» et le remporte. Il va alors sur ses 17 ans. En 1946, le cadet des Lazarides gagne Monaco-Paris qu'on appelait à l'époque «le petit Tour de France», car le premier Tour de l'après-guerre ne débutera que l'année suivante. Deux ans plus tard il devient vice-champion du monde sur route. Le public, qui le prend en affection, lui trouvera le surnom de «l'enfant grec». Apo Lazarides, jusqu'à la fin de sa carrière, a bénéficié d'une immense popularité. Il la devait à son coup de pédale rageur, mais aussi à l'amitié de René Vietto qui s'est reconnu dans ce grimpeur fantasque. Apo Lazarides restera aussi celui qui faisait jeu égal dans les cols avec Coppi (1er) et Ba