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Libération
Interview

Dopage. Pour Alain Garnier, expert du conseil de l'Europe, les Etats doivent se mobiliser. «Avant d'harmoniser, il faut des lois».

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publié le 9 novembre 1998 à 16h09

C'est devenu une litote: le dopage ne connaît pas de frontières.

C'est une affaire mondiale, donc européenne. Encore faudrait-il que l'Europe politique s'intéresse à la question. On en est loin. Seul frémissement: les Quinze sont passés d'un silence gêné à une timide prise de conscience (lire ci-dessous). Alain Néri, rapporteur du projet de loi antidopage français, le confie: «La clé de la loi dépend des mesures européennes qui seront prises. Il faut des directives [émanant de l'Union, ndlr], et pas une convention [émanant du Conseil de l'Europe, ndlr].» Vraiment? Une convention, loin d'être virtuelle, existe déjà. Elle remonte à 1989. Jeudi, «le groupe de suivi» de la convention, l'expert «des 40 pays», s'est réuni. A la clé: une batterie de mesures fortes. Dans un anonymat quasi total. «Pourtant, on est plus forts à 40 qu'à 15», revendique son président, le médecin Alain Garnier. Entretien.

Pourquoi militer pour la création d'une agence mondiale?

C'est aujourd'hui l'outil indispensable d'évaluation et de régulation. Seule condition: qu'elle soit réellement indépendante des pouvoirs politiques, économiques et sportifs. Son financement, qui peut être évalué à plusieurs millions de dollars, pourrait provenir du CIO (Comité international olympique), des Etats, des sponsors, des organisateurs. Les 70% des fonds du CIO redistribués à ses comités nationaux pourraient, pour une part, être consacrés à une telle agence; avec un pourcentage des droits télé. Elle pourrait diligenter de