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Libération

Cabaret sous le soleilLes touristes du Rhum se reposent.

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publié le 12 novembre 1998 à 15h32

«Libération» raconte de l'intérieur la traversée de l'Atlantique.

A bord du «Princesse Danaë» envoyé spécial Le printemps est là, et les passagers prennent le soleil. De la cheminée sort l'haleine des machines. Il faut sans arrêt frotter car la suie colle au pont. Après quatre jours de mer, on découvre encore de nouvelles têtes. Un rien les contente. Ces passagers sont venus à bout du mal de mer, mais leur croisière du rhum s'arrêtera ce matin, lors de l'escale du Princesse Danaë à Madère. Il faut rattraper le temps perdu. «Ou en est la flotte des concurrents du Rhum?», interroge cette dame qui a retrouvé toute sa vitalité. On lui explique que, malheureusement, Eric Dumont s'est gravement entaillé le bras avec une lame en grimpant en haut de son mât. Malgré tout son courage, Dumont a abandonné.

L'ascenseur du bateau fonctionne à présent. Les artistes empruntent l'escalier. Il n'y aurait rien de plus bête que de se trouver coincé quand on est attendu sur scène. Hier, un magicien s'est lancé dans un périlleux exercice de transmission de pensée. Il demande à un couple de s'avancer. Le mari place sur son front un batteur à oeufs qu'il mouline vigoureusement. En face, son épouse, coiffée d'un boudin blanc qui fait office d'antenne, doit capter le message qu'envoie l'homme de sa vie, qui, pour le coup, ressemble de plus en plus à une licorne. On rit de bon coeur.

Et apparaît la diva cubaine. Mademoiselle Pilar est arrivée samedi de La Havane à Saint-Malo avec 5 dollars en poche, vêtu