Serge Simon, pilier du Stade français, champion de France 1998,
raconte la saison internationale pour «Libération». «Mine de rien, ce match de l'équipe de France contre l'Argentine m'a demandé une préparation très particulière. Non que je figure sur la mythique "liste cachée de ceux susceptibles d'être appelés à la dernière minute en cas d'épidémie de grippe espagnole. Mais voir son remplaçant de club, Sylvain Marconnet, titulaire dans l'équipe nationale impose certains exercices. Tout d'abord, il faut répondre aux naïfs qui demandent: "Si c'est ton remplaçant, pourquoi c'est pas toi qui est pris? Petite pirouette-cacachuète et on s'en sort tant bien que mal. L'âge étant un bon parapluie, on se démerde" Ensuite viennent les plus vicelards, ceux qui vous l'amènent sournoise: "Dis donc, ça doit te faire chier de voir ton remplaçant avec la poularde? On esquive, on feinte, mais ça se complique. Puis arrivent les plus raides, les sans vergogne, ceux qui attendent la mouscaille: "Dis Serge, y a vraiment des magouilles dans ce sport, ce Marconnet, qu'est-ce qu'il a fait pour être titulaire en équipe de France? Gentiment, on les raccompagne à la porte, on leur explique que c'est ainsi et que le petit le mérite, mais faut jouer serré et ne pas relâcher la défense" «Puis l'heure du match arrive, et on s'assoit devant la télé, fin prêt à regarder cette équipe de France en découdre avec les Argentins, avec une petite pensée pour son remplaçant. Première mi-temps plutôt fadasse, mais l