Samedi à Nantes, test-match France bat Argentine 34 à 14 (17-8)

Pour la France. 5 essais: Carbonneau (28e), Glas (38e, 52e), Bernat-Salles (76e), Comba (80e); 3 transformations: Aucagne (28e, 38e, 80e)1 pénalité: Aucagne (15e) Pour l'Argentine. 1 essai: Camerlinckx (40e); 3 pénalités: Arbizu (13e, 50e, 73e)

Doucement, sans colère, Skrela a marmonné: «On n'arrivera donc jamais à leur mettre plus de 35 points à ces mecs? Ça me va pas, ça.» Il n'y a pas de mépris pour les Pumas dans la bouche de l'entraîneur français. Quelques minutes plus tôt, il avait relevé l'excellente défense des Argentins et leur façon très obstinée de s'employer à ce que l'on appelle ici, entre soi, le «défi physique», c'est-à-dire plaquer, aller au contact de toute la force de son corps. Mais samedi, après le match, Jean-Claude Skrela, à mi-voix, ne sortait pas de sa rengaine: «On doit leur en mettre 50. Ça me va pas"»

Un entraîneur comme Skrela ­ et Villepreux aussi bien ­ voit tout. Quand il commente des situations du match tout juste terminé, on pourrait croire qu'il a une mémoire photographique. En fait, c'est une mémoire de l'intelligence. Il regarde, il voit, il analyse, il se souvient. Au bout du compte, il synthétise, et ça colle toujours avec ce qu'en sport on appelle «stats», et qui n'est qu'une arithmétique: 21 mêlées pour les Argentins, 11 pour les Français, 7 touches pour les Argentins, 16 pour les Français, 81 placages des Français qui ont permis de récupérer seulement 3 ballons. «On a rendu