Il y a sans doute de plus agréables façons de quitter le sport qui
vous a fait roi. A 35 ans, Jean-Pierre Papin, malheureux à Guingamp depuis le début de la saison, inquiété par le fisc italien, sans doute nostalgique des belles heures passées au Milan AC ou à Marseille, s'est dit que le moment était venu de mettre un terme à ses quatorze ans de carrière. Ce marqueur instinctif, auteur de 326 buts en matchs officiels chez les pros (1), aurait aimé retarder cette échéance, mais seule l'opportunité de porter à nouveau le maillot girondin était susceptible de le faire revenir sur sa décision. Les dirigeants de Bordeaux n'ont pas appelé. Depuis hier après-midi, JPP n'est donc plus footballeur.
En avril, à la veille de la finale de la coupe de la Ligue avec Bordeaux, Jean-Pierre Papin jurait pourtant que cette histoire de retraite n'était qu'une invention de journalistes. «On ne me parle que de ça depuis un moment. C'est agaçant. Sur le terrain, je ne me sens pas dans la peau d'un prochain retraité. Quand je touche le ballon, mes sensations sont intactes. Franchement, je me sens footballeur pour longtemps encore.» Sur le banc. Mais il a suffi qu'un entraîneur en l'occurrence Francis Smerecki, de l'En Avant Guingamp le mette plus souvent qu'à son tour sur le banc de touche pour que le temps s'accélère. JPP a craqué et résilié son contrat. Il s'en est allé retrouver sa femme et ses quatre enfants, dont Emily, l'une de ses filles, qui souffre de troubles moteurs cérébraux et pour