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Libération

VOILE. Paul Vatine rétrograde à la 5e place.Bourgnon tient la barre du Rhum

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publié le 18 novembre 1998 à 14h35

A bord du «Princesse-Danaë», envoyé spécial, par 21°52 nord et 48°57

ouest Comme un rendez-vous galant, les skippers sont fidèles aux vacations radio avec la terre. On entend des grésillements, des chuintements, et les mots sautent. Mais parfois la ligne est pure. C'était le cas hier. Pa ul Vatine, en choisissant un cap plus ouest que celui du quatuor Bourgnon-Guillemot-Gautier-Cammas, a dit que la victoire est une chose qui se mérite péniblement. Et que tout n'est qu'agilité intérieure. «Mais, cette fois-ci, les dés sont jetés. Le scénario en place n'est pas le bon. Mais je ne me laisserai pas couler.» Vatine a expliqué qu'il était «dans de beaux draps». Il attendait depuis deux jours des vents qui ne sont pas venus, du moins pas avec la force exigée pour l'amener au plus vite vers la Guadeloupe. «Il faut vivre avec. C'était écrit.» Vatine aurait pu égratigner ses deux routeurs (Jean-Yves Bernot-Dominique Bodin). C'est au contraire avec élégance qu'il leur a rendu hommage en évoquant «la confiance et la longue collaboration. Pour quatre bons coups, il peut parfois y en avoir un mauvais». On sentait bien qu'il faisait là un portrait de son assistance et qu'il crayonnait, par la même occasion, une image qui lui ressemblait. Puis il a dit: «Le coup est rude», et la liaison a été coupée. Comme avec un hoquet, à Paris, la voix de Jean-Yves Terlain, homme de mer, a répondu ce que tout marin garde bien au chaud: «On est de tout coeur avec toi, Paulo.»

Suisse volant. Laurent Bourgn