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Libération

La lutte antidopage prend des musclesLes députés ont adopté hier la loi Buffet.

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publié le 20 novembre 1998 à 14h47

«Monsieur le président, vous êtes trop rapide», a reproché vers

minuit, dans la nuit de mercredi à jeudi, le député RPR du Val-de-Marne, Guy Drut, au président Raymond Forni qui tentait vainement de boucler la première lecture par l'Assemblée de la loi Buffet sur le dopage. «Plus rapide que vous, c'est dur», a rétorqué le chef de cérémonies à l'ancien champion olympique du 110 mètres-haies. Ce n'est qu'hier matin que le texte a été adopté, dans une ambiance détendue, même s'il fut fortement amendé. Seul le RPR s'est abstenu.

Cent deux amendements avaient été déposés sur ce sujet consensuel mais délicat. Les élus présents tardivement dans l'hémicycle n'étaient pas nombreux. Mais leurs qualités étaient assez particulières. S'y trouvaient ainsi deux anciens médaillés olympiques, Guy Drut pour l'opposition, et Alain Calmat, apparenté PS, pour la majorité, tous deux anciens ministres de la Jeunesse et des Sports. Mais aussi des députés vantant leurs amours de jeunesse, comme Jean Le Garrec, président de la commission des affaires culturelles et sociales, se souvenant du «troisième ligne de devoir» qu'il avait été, pour mieux s'inquiéter des ravages de la créatine.

En avance. Le dopage devenant un problème de santé publique, les élus les plus assidus n'étaient pas tous sportifs, loin s'en faut. «Je succède à un pharmacien et à trois médecins», a lancé ainsi à la tribune Henri Nayrou, député PS de l'Ariège, qui a souhaité à Marie-George Buffet, ministre des Sports, «bien du courage po