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Libération

Une saison àl'OM. Pierre Issa, un amour de BafanaLibanais d'origine, né en Afrique du Sud"" et fier d'être marseillais.

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publié le 20 novembre 1998 à 14h47

Marseille, de notre correspondant

Issa, c'est ça: un grand gaillard dégingandé, lunettes de soleil, barbe de six jours, portable métallique à l'oreille, qui glisse, dans un grand sourire: «Y a pas de problème!» Sapé comme un prince dans son costard OM, cravate négligemment défaite, il s'installe au soleil à la terrasse d'une brasserie marseillaise. Des ados passent. «Un autographe, s'il te plaît!» Issa s'exécute avec bonheur. Des supporters ou du joueur, on ne sait qui est le plus content. D'autres olympiens préfèrent se tapir dans la campagne d'Aix ou de Cassis. Pas lui. A l'aube d'une gloire naissante, il vit dans Marseille: «C'est sûr, il faut aimer parler de foot pour habiter en pleine ville. Les gens ne parlent que de ça. Ils font la gueule si on perd. Ils retrouvent le sourire si on gagne.»

Pierre Issa aime Marseille, Marseille aime Pierre Issa, que demander de plus? A 23 ans, le défenseur vit «un rêve». Au départ, il est second couteau. Avec Domoraud blessé, et en vertu du roulement institué par le coach Rolland Courbis, le voilà propulsé sur l'avant-scène depuis quelques matchs. Issa la baraka? «Ah non! Le mot est trop fort. C'est vrai, je gagne bien ma vie et je n'ai pas l'impression de faire un travail. Mais faut voir qu'on se prive. Les rigolades entre jeunes, les sorties, non: y a une hygiène de vie à respecter. J'ai travaillé pour en arriver là.»

Le garçon vient de loin. 1975, c'est la guerre à Beyrouth. La famille, des chrétiens libanais, rejoint le grand-père ma