Un bonnet comme signe extérieur de retraite. Un jour, Stéphane
Caristan s'est coiffé le chef. C'était en septembre 1997. A l'occasion d'une ultime sélection en équipe de France qu'il n'attendait plus. «J'ai porté ce bonnet pour signifier que c'était la fin de ma carrière.» Depuis, il court encore couvert: «Pour montrer que désormais je suis là pour m'amuser.» Pour prouver que ces quelques compétitions, départementales ou régionales, ne sont pas les courses de trop d'un ancien champion et recordman d'Europe du 110 mètres haies (en 1986) qui n'arriverait pas à raccrocher les pointes. Non, juste des sorties nécessaires pour un ancien athlète qui a «la compet' dans le sang» et qui prévient: «Si un type me dit qu'il m'a battu, je lui demanderai si ce jour-là j'avais un bonnet.»
Insertion. Stéphane Caristan a aujourd'hui 34 ans. Un poste de conseiller technique régional à la Ligue d'athlétisme d'Ile-de-France et un groupe d'athlètes de haut niveau qu'il entraîne à l'Institut national des sports et de l'éducation physique (Insep). 34 ans, dont «vingt-cinq d'athlétisme», ose-t-il. «Je me suis exprimé par l'athlétisme, j'ai réussi par l'athlétisme, j'ai vécu tout ce que j'ai vécu grâce à l'athlétisme, dit-il. Je me suis inséré dans cette famille qui m'a inséré dans la société. J'ai eu mon premier emploi professionnel grâce à l'athlétisme en 1985. J'ai vécu tout ce que je sais grâce à l'athlétisme, ma reconversion professionnelle s'est opérée grâce à l'athlétisme. Je sais que j'existe