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Libération

Tennis. Il est numéro 1 mondial pour la sixième année. Un record. Pete Sampras trop seul au monde.

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publié le 27 novembre 1998 à 15h19

C'est l'année où il a peut-être paru le plus humain que Pete Sampras

s'est élevé un peu plus encore au-dessus du commun des tennismen. L'Américain terminera l'année à la première place du classement mondial. Comme en 1993, 1994, 1995, 1996, 1997. Le Chilien Marcelo Rios, qui seul pouvait lui disputer la tête du peloton des manieurs de raquette, a déposé les armes hier à Hanovre. Dos en capilotade, il s'est retiré des Masters. Laissant Sampras au sommet pour la sixième année d'affilée. Record de Jimmy Connors battu. Et enracinement accru dans l'histoire du jeu.

Il y a juste dix ans, un teenager comme le tennis américain en produisait à la chaîne s'offre, pour la première fois de sa jeune carrière pro, un joueur classé dans les dix premiers. Pete Sampras a 17 ans. Il vient d'abandonner son revers à deux mains, marque de fabrique des années de plomb qui veulent croire que l'on peut «attaquer du fond du court». Mais lui, son idole, c'est Rod Laver, le divin australien. Son rêve, c'est Wimbledon, qu'il n'imagine pas gagner autrement qu'à la force de son service et à la grâce de ses volées.

Un homme a mis dans la tête de ce fils d'immigrés grecs dopés au rêve américain ­ son père fut ingénieur le jour et épicier la nuit ­ qu'il peut, qu'il va devenir le plus grand joueur de tous les temps. Entraîneur, mentor, second père pendant près de dix ans, le Dr Pete Fisher lui martèle «Grand Chelem, Grand Chelem, Grand Chelem». «C'était assez drôle, confiait Sampras il y a cinq ans à Libér