Avant même de connaître le vainqueur du Masters de tennis 1998,

l'Espagne était certaine de fêter un successeur à Manuel Orantes, dernier de ses représentants à s'être imposé dans cette compétition. C'était en 1976. Hier, Alex Corretja et Carlos Moya, déjà finalistes à Roland-Garros, se sont retrouvés en essayant d'oublier leur amitié et de prouver définitivement aux sceptiques que le tennis espagnol est désormais tout-terrain.

Pour accéder en finale, sur le terrain du Greenset Hard Court de Hanovre, Moya s'était offert un parcours superbe, en éliminant entre autres le Britannique Tim Henman. Mais Alex Corretja lui avait volé la vedette en prenant la mesure de Pete Sampras. L'Américain était pourtant bien parti pour faire honneur à son sixième «titre» de meilleur joueur de l'année (lire Libération de vendredi). Epuisé par cette semaine marathon, le grand Pete a laissé filer trois balles de match pour ne plus jamais revenir dans la partie.

Après coup, Alex Corretja avouait ne pas avoir pensé une seconde au mémorable match qui l'avait déjà opposé à Sampras à l'US Open en 1996 et qu'il avait perdu après avoir gâché une balle de match. Cette fois, vainqueur de l'Américain, il lui restait à prendre sa revanche sur sa finale perdue de Roland-Garros. Corretja, 6e à l'ATP, a eu besoin de quatre heures et cinq sets pour y parvenir. Après une longue mise en jambes, le Catalan a pris l'ascendant physique sur Moya, finalement battu sur un score étriqué (3-6, 3-6, 7-5, 6-3, 7-5) au terme d'