Ellen McArthur a achevé sa première Route du rhum, hier matin à 00 h

45, heure de Paris, en 20 jours, 11 heures 44 minutes et 49 secondes. La jeune Britannique, 22 ans, a réussi l'exploit de finir en tête des monocoques de classe 2, devançant des skippers plus expérimentés qu'elle.

Charmante enfant. Alors qu'elle a 8 ans, la petite Ellen a décidé du métier qu'elle ferait quand elle serait grande. «Je veux être marin», avait-elle lancé, comme elle aurait pu dire infirmière ou marchande de pommes. «Et je veux m'acheter un bateau.» Monsieur et madame McArthur ont dû sourire ce jour-là. A 8 ans, on dit tant de choses. Quatorze ans plus tard, une foule de Malouins s'amassent autour du bassin Vauban, admirent les voiliers prêts à s'élancer vers les Antilles. La Route du rhum est un succès populaire et bien encadré policièrement. Ce jour-là, de son 1,58 mètre, Ellen prend pourtant le temps de signer des autographes. Sur la pointe des pieds, le ventre écrasé sur la barrière, les bras tendus à s'en écarteler, elle signe tant qu'elle peut. Ellen McArthur est là, comme promis, sur un monocoque de 50 pieds. Et c'est une des vedettes du ponton. «Tout le monde vient me voir parce que je suis la plus jeune, une des seules femmes, la seule Anglaise, souffle-t-elle. Mais je me sens comme tous les autres. Mike (Birch) a 66 ans, mais on fait la même course.» Certes, mais il y a aussi ces histoires surprenantes que l'on raconte sur elle, des anecdotes qui circulent sur les ponts et alimentent les