Menu
Libération

Le XV d'Angleterre arrête le compteur sud-africain à 17 victoiresLes boks, serie limitée

Article réservé aux abonnés
publié le 7 décembre 1998 à 18h49

Angleterre- Afrique du Sud: 13 à 7

Angleterre: 1 essai, Guscott (14e);1 transformation et 2 pénalités (65e, 70e), Dawson. Afrique du Sud: 1 essai, Rossouw (8e); 1 transformation, Montgomery.

Vu des tablettes, on peut considérer que Twickenham a vécu samedi un jour historique. Pour la première fois depuis 1995 et la victoire des Français sur les All Blacks, une équipe de l'hémisphère nord, l'Angleterre, a battu une équipe de l'hémisphère sud, l'Afrique du Sud. Vu des tribunes, ce fut aussi un jour historique mais troublant: en quatre-vingt minutes et quelques arrêts de jeu le rugby a reculé de vingt ans.

Chant de bataille. Le score ne ment pas car le match lui ressemble. 13 à 7, un essai partout, deux grandes équipes et donc un combat furieux, payé chichement. Tant de placages à décoller des troncs les jambes, tant de vigueur à pousser, pour si peu. Mais à la fin des fins, il faut bien concéder en écoutant le stade, que seule la victoire est belle. Twickenham mugissait, Twickenham chantait, Twickenham alors fut généreusement rétribué en pur bonheur. Même pour qui n'était pas Anglais, ce jeu antédiluvien d'acharnement prenait par son charme sans âge, celui des batailles de cours de récréation d'où vient le rugby. Twickenham chantait fort son hymne Swing Low, Sweet Chariot. Un chant religieux qui redit la vision d'Ezéchiel quand le char céleste précède la résurrection. Pauvre Ezéchiel, si ce n'est que ça, ressusciter, sous un ciel si lourd, avec des anges sans ailes.

Ce devait ê