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Analyse

FOOT. Portrait technique du meneur marseillais par Raymond Domenech, avant le 8e de finale retour UEFA contre Monaco. «Pires est maintenant capable d'aller au combat»

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publié le 8 décembre 1998 à 18h57

«Robert, il faut que tu muscles ton jeu, sinon tu vas avoir de

graves déconvenues.» L'apostrophe lancée par Aimé Jacquet dans l'intimité d'un vestiaire de l'équipe de France avait assis la réputation de Robert Pires. Le «gentil Robert», avec sa bouille à chanter dans un boys band et son sourire désarmant du gamin surpris les doigts dans la confiture, crème de remplaçant pendant la Coupe du monde, ne démentait pas. Se défendait en disant qu'«il vaut mieux passer pour un gentil que pour un con», avouait que non, il n'aurait pas supporté sur le terrain une demi-finale et une finale de Coupe du monde. Un peu tendre pour Marseille imaginait-on, surtout venant de Metz, où il était bichonné. Et pourtant. Depuis le début de la saison, Pires s'est imposé comme le meneur de jeu de l'OM. A l'occasion du huitième de finale retour de la Coupe de l'UEFA contre Monaco ce soir, Raymond Domenech, qui fut son entraîneur en équipe de France espoirs, revient sur le cas Pires.

Sa métamorphose marseillaise. «Pour moi, il n'a fait que retrouver la dimension qu'il avait en équipe de France espoirs. Il a longtemps souffert d'une forme de pudeur qui l'empêchait de s'imposer. Mais je ne me suis jamais inquiété. La seule incertitude, c'était de savoir si l'OM allait lui laisser le temps de s'imposer. Il a réussi, c'est sans doute une question de maturité.»

Sa gentillesse. «C'est vrai qu'elle a longtemps été un défaut. Footballistiquement, il a toutes les qualités, il lui manquait la méchanceté. Quand je