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Libération

Richard Virenque chômeur malgré luiComment l'ex-coqueluche du Tour est devenu indésirable dans le cyclisme.

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publié le 8 décembre 1998 à 18h57

«J'aimerais qu'on ne parle plus de tout ça, parce qu'il a décidé

d'arrêter. Il n'y a aucune échappatoire et c'est dur à vivre ["]. Que voulez-vous que je vous dise de plus, c'est terminé quoi"» Mme Virenque en a assez. Son mari a annoncé avant-hier soir qu'il mettait fin à sa carrière et pourtant, on n'a pas fini d'en parler. Pourquoi des 9 coureurs Festina exclus du Tour de France après les aveux de son directeur sportif, Bruno Roussel, sur le dopage organisé dans l'équipe, Richard Virenque est-il le seul à n'avoir pas trouvé d'engagement pour la saison prochaine?

Son entourage montre du doigt l'acharnement «médiatique» qui découragerait les sponsors. Mais dans cette histoire, Richard Virenque fut lui-même l'artisan de sa propre médiatisation. Par ses prises de position, il a nourri le feuilleton de son innocence bafouée. A chacune de ses protestations, répondait une accusation nouvelle et le comble fut atteint la semaine dernière, quand il prit l'initiative de révéler le résultat des analyses antidopage demandées par le juge Keil en charge de l'affaire. Pour tout le monde, ils étaient accablants. Pour lui, c'était une preuve de plus de son innocence. Depuis longtemps déjà, dans le milieu des chroniqueurs du cyclisme, qui n'est pourtant pas le plus féroce, il n'avait plus guère de défenseurs. Dans le peloton, il n'en a jamais eu beaucoup.

Détesté. Car l'affaire Festina, pour le vélo, c'est d'abord la fin d'une unité de façade. Le Tour de France 1998 fut un morne festival d'acc