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Libération

Crétier, les revers de la médailleLe champion olympique peine à faire fructifier son titre et ne peut plus décevoir.

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publié le 14 décembre 1998 à 19h39

Val-d'Isère envoyé spécial

La montagne est souvent capricieuse et Jean-Luc Crétier, pourtant l'un de ses enfants, l'avait presque oublié. Samedi matin, au pied de la piste Oreiller-Killy de Val-d'Isère, qui accueillait la première descente de la saison, le Français, 32 ans, a longtemps cru tenir son premier succès en Coupe du monde. Jusqu'au passage d'un banc de brume bientôt relayé par un doux soleil. Une savante alchimie qui devait suffisamment transformer la neige au point d'anéantir les espoirs des skieurs de la première série. Et faire le bonheur des suivants, déboulant sur une piste illuminée et soudain plus rapide. Raide comme un piquet, Crétier constate alors que son nom longtemps accroché au sommet du panneau d'affichage, dégringole jusqu'à se fondre dans le ventre mou du classement (12e). Crétier a le sentiment de devoir beaucoup à ses supporters depuis qu'il a ramené une breloque en or de Nagano, et dans la plus belle des disciplines. Et pourtant que de tourments et de doutes le Français dit avoir subis depuis ce succès dans la descente olympique. «Parfois, je regrette de l'avoir, cette médaille, dit-il. Pour l'instant, j'ai l'impression qu'elle m'a apporté plus de soucis que de plaisirs.» Bien sûr, Crétier a découvert un autre monde. Il se dit «très fier» d'avoir rencontré Jacques Chirac lors de la remise de la Légion d'honneur. «Très fier» aussi d'avoir croisé d'autres personnalités que la seule pratique de son sport n'aurait pas mises sur son chemin. Mais c'es