Villeurbanne envoyé spécial
L'Asvel, ses 42 millions de francs de budget, son «esprit familial», son business et ses Américains. Ici, disent ces derniers, les ruptures de contrat sont rares. Crawford Palmer, naturalisé, vit à Villeurbanne sa deuxième saison. Il a 28 ans et approche le million de francs de salaire annuel. «Je suis venu en France par hasard», dit-il. Par crainte, surtout, de végéter en 2e division (la CBA). Fin juillet 1993, «un ami d'un ami de [son] entraîneur» l'appelle pour venir en France. Il débarque à Fos-sur-Mer, «en 3e div'», y reste trois ans avant de passer à Bourg-en-Bresse. L'Asvel le repère lors d'un match amical. Il est naturalisé en juin 1997. «Il y en a plein des gars qui ont mon niveau. Ceux qui gardent la nationalité sont souvent traités comme du bétail. Il ne faut pas oublier qu'à la base, c'est du business.» Les joueurs sont, par exemple, assujettis à une obligation de résultats. Il est fréquent dans les clubs français que l'un d'eux soit «coupé» en cours de saison pour manque de résultat: son contrat est tout simplement rompu.
«J'en ai eu marre.» Pour faire tourner le business, les frères Beugnot (Eric, le manager, qui s'occupe de tout, sauf du travail de Gregor, l'entraîneur) s'appuient sur Delaney Rudd, 239 matchs en NBA, 36 ans, le plus gros salaire de l'Hexagone (425 000 dollars, soit 2,3 millions de francs). L'Américain joue pour la sixième année avec le maillot vert. «La NBA est un milieu très politique, raconte Rudd. Tu gagnes autant