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Marc Hodler, membre du CIO, révèle des pratiques de corruptionScandale chez les maitres du sport Les langues se délient sur les conditions d'attribution des JO et de certains championnats aux villes candidates.

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publié le 14 décembre 1998 à 19h38

Un alerte vieillard de 80 ans a mis sens dessus dessous le

poussiéreux gouvernement du sport mondial. Les révélations de corruption de Marc Hodler, haut dignitaire du Comité international olympique (CIO) ­ sans précédent dans l'histoire de l'olympisme ­, ont poussé, hier soir, l'indéboulonnable président du CIO, Juan Antonio Samaranch, à sortir de sa réserve en comparant ce scandale au boycott soviétique des JO de Los Angeles (1984) et au dopage de Ben Johnson à ceux de Séoul (1988): «Si nous devons nettoyer, nous nettoierons. (...) Nous faisons face à une situation difficile, mais nous en sortirons plus forts. Nous expulserons des membres», a-t-il conclu dans l'attente «des premiers résultats» d'une commission d'enquête confiée à Dick Pound, vice-président canadien du CIO. François Carrard, directeur du CIO, reconnaissait hier «que certains documents exigeaient des investigations».

Vote «achetable». Qu'a dit Hodler? Il a affirmé samedi que «5 à 7% des 115 membres du CIO sont achetables». Il a parlé assez précisément des protocoles de corruption au sein du CIO, a évoqué «quatre» agents «avec un membre du CIO qui promettent des votes en échange d'un paiement». Quel est le prix de la corruption? Hodler parle d'une fourchette «de 3 à 15 millions de francs».

Hodler n'est pas un subalterne. Suisse, il est membre à vie de la commission exécutive du CIO. Il fut président pendant près d'un demi-siècle de la Fédération internationale de ski (FIS). L'homme, pris d'un pressant besoin de p