Un alerte vieillard de 80 ans a mis sens dessus dessous le
poussiéreux gouvernement du sport mondial. Les révélations de corruption de Marc Hodler, haut dignitaire du Comité international olympique (CIO) sans précédent dans l'histoire de l'olympisme , ont poussé, hier soir, l'indéboulonnable président du CIO, Juan Antonio Samaranch, à sortir de sa réserve en comparant ce scandale au boycott soviétique des JO de Los Angeles (1984) et au dopage de Ben Johnson à ceux de Séoul (1988): «Si nous devons nettoyer, nous nettoierons. (...) Nous faisons face à une situation difficile, mais nous en sortirons plus forts. Nous expulserons des membres», a-t-il conclu dans l'attente «des premiers résultats» d'une commission d'enquête confiée à Dick Pound, vice-président canadien du CIO. François Carrard, directeur du CIO, reconnaissait hier «que certains documents exigeaient des investigations».
Vote «achetable». Qu'a dit Hodler? Il a affirmé samedi que «5 à 7% des 115 membres du CIO sont achetables». Il a parlé assez précisément des protocoles de corruption au sein du CIO, a évoqué «quatre» agents «avec un membre du CIO qui promettent des votes en échange d'un paiement». Quel est le prix de la corruption? Hodler parle d'une fourchette «de 3 à 15 millions de francs».
Hodler n'est pas un subalterne. Suisse, il est membre à vie de la commission exécutive du CIO. Il fut président pendant près d'un demi-siècle de la Fédération internationale de ski (FIS). L'homme, pris d'un pressant besoin de p