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Les seigneurs des anneauxUn club très fermé dirige la lourde machine olympique.

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publié le 17 décembre 1998 à 16h41

Le grand manitou de la chose sportive est descendu de son vertueux

Olympe. Au coeur de la tourmente, après les accusations de corruption venues de l'un de ses 115 membres caciques, le Comité international olympique (CIO), fondé en 1894 par Pierre de Coubertin, vient de diligenter une enquête sur les circonstances de l'attribution des JO à Salt Lake City (lire ci-contre). A quoi sert le club des 115 ? A mettre de l'huile dans les rouages de la belle mécanique du sport mondial: défendre l'éthique sportive, lutter contre la violence, ferrailler contre la discrimination, affirmer des grands principes. En principe justement. Car, dans les faits, difficile de ne pas pointer, par exemple, sa réactivité pachydermique en matière de lutte contre le dopage. De son siège à Lausanne, le CIO a surtout en charge la grand-messe du sport-spectacle que sont devenus les JO. Il en est le propriétaire et fédère 198 comités nationaux olympiques. Cooptation. Pour entrer dans le club des 115 membres ­ élus pour quatre ans ­ il vaut mieux faire partie des Etats qui, historiquement, ont droit à deux voix. Conséquence: la moitié des pays membres est représentée à l'Assemblée où la cooptation est érigée, de facto, en mode de régulation. Formellement (la forme est importante au CIO), les heureux élus ne touchent pas de salaire. Mais leurs faux frais sont pris en charge, ils perçoivent une indemnité journalière de 1 000 francs et ils peuvent recevoir des «cadeaux» ­ d'une valeur maximum de 800 francs,