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Libération
Interview

ECHECS. Piques et piques et mea-culpa de Garry Kasparov.

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Entretien avec le Russe, 35 ans, meilleur joueur du monde.
publié le 22 décembre 1998 à 17h16

Faute de pouvoir créer l’événement sur l’échiquier, Garry Kasparov bataille pour exister en dehors. Présent hier à la Bourse de Paris pour l’annonce de son association à un logiciel de jeu, le Russe, âgé de 35 ans, continue de parcourir le monde pour promouvoir les échecs et leur image. Entre bonne dose de désillusion et optimisme bon teint, Kasparov, le meilleur joueur du monde, marginalisé dans sa bataille contre la Fide (Fédération internationale des échecs), veut toujours croire en son avenir. Et se défend de vivre, malgré lui, un destin à la Bobby Fischer, joueur mythique englué dans ses combats (souvent imaginaires) et retiré des 64 cases. Pourtant, démonté après sa défaite dans son match revanche face à Deep blue en mai 1997, Kasparov a connu sa pire traversée du désert. L’an passé, il dit n’avoir «pas joué». Le meilleur échéphile de la planète a végété entre un match-événement éludé (face au Letton Shirov) et quelques apparitions-spectacles (Kasparov-Israël: 7-1). S’il ne rejoindra pas la Fide ­ «impossible» ­ cinq ans après l’avoir quittée, le Russe va disputer deux grands tournois et «travaille à un match» face à l’Indien Anand, n° 2 mondial. Entretien.

Vous paraissez désabusé, isolé et impuissant.

Tant que je joue bien, que je reste le mieux classé de tous les joueurs, que je défends l'intégrité de mon titre, je reste incontournable et n° 1 mondial. ça reste un moyen de pression vis-à-vis de la Fide.

Le monde des échecs n’a jamais paru aussi désert. Un matc