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Libération

Une discipline diplomatique

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publié le 23 décembre 1998 à 17h25

Le yo-yo diplomatique auquel s'est livrée la Chine illustre une

nouvelle fois les difficultés politiques des aéronautes pour boucler un premier tour du monde sans escale. Le 4 février, à bord du Breitling Orbiter II, le Suisse Piccard, le Belge Verstraeten et le Britannique Elson avaient justement échoué en raison du refus de Pékin d'autoriser le survol de son territoire. Motif: «perturbation du trafic aérien». Parti de l'ouest de la Suisse le 28 janvier, le ballon avait finalement dû se poser en Birmanie. Maigre consolation: il avait battu le record du monde de durée avec un vol de 8 473 km en 9 jours, 17 heures et 55 minutes. Modèle de cynisme, la Chine avait donné son accord" le lendemain.

A la même époque, le plus expérimenté de tous les «tourdumondistes», Steve Fossett (aujourd'hui à bord du Virgin) avait lui aussi dû changer de parcours en fonction des interdictions de survol. Ainsi, le 4 janvier, la Libye de Kadhafi avait finalement donné son feu vert à contretemps, histoire de pousser l'aéronaute, qui volait en solo, à s'ensabler un peu les compas. L'année précédente, Fossett était allé jusqu'à appeler le très fondamentaliste pasteur Farrakhan à la rescousse pour tenter ­ en vain ­ de convaincre le colonel Kadhafi.

Mais l'un des épisodes les plus dramatiques remonte au 13 septembre 1995. Ce jour-là, les forces biélorusses de défense antiaérienne avaient abattu une montgolfière avec deux Américains à son bord. Tous deux furent tués alors qu'ils cherchaient à établir un