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Le temps des aveux

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Où les révélations du directeur sportif brisent un tabou.
publié le 30 décembre 1998 à 17h59

Le 16 juillet, il pleut sur Cholet au matin de la cinquième étape,

mais la fraîcheur atténue les fumets lourds du buffet quotidien servi aux invités du Tour. Sous une tente, Jean-Marie Leblanc, directeur de l'épreuve, et Martin Bruin, le Néerlandais qui préside le jury des commissaires, annoncent la décision de l'Union cycliste internationale (UCI): Bruno Roussel, directeur sportif de l'équipe Festina, est suspendu. Jean-Marie Leblanc souhaite que la course reprenne ses droits. Bruno Roussel et le Dr Ryckaert sont en garde à vue depuis la veille au soir et, suspendus ou pas, tout le monde a compris qu'ils ne reprendraient pas la route.

La scène s'agite quand Richard Virenque, Laurent Dufaux et Laurent Brochard s'installent face aux journalistes. Ils ont peu dormi et ont discuté jusqu'à une heure avancée, aiguillonnés par Virenque qui a insisté pour que Brochard, champion du monde en titre, et Dufaux, représentant des Suisses de l'équipe, l'accompagnent. Virenque lit un communiqué compliqué et dit notamment: «Il est normal que Bruno Roussel soit entendu puisqu'il est l'employeur du masseur" On est dans le feu de l'action mais on a notre conscience tranquille.» Dufaux ajoute: «On nous traite comme des assassins. On oublie qu'on est tous mariés et pères de famille.» Brochard constate: «Le public sait faire la part des choses et sait parfaitement que nous ne sommes pas des tricheurs.» Il est vrai que les banderoles de soutien à Festina, et particulièrement à Virenque, balisent le