Le 18 juillet 1998, vers le milieu de la journée, un cortège
étonnant roule à tombeau ouvert dans la campagne corrézienne vers Meyrignac-l'Eglise, où l'étape contre la montre a débuté depuis deux bonnes heures. Trois voitures Festina ouvrent la marche, vélos sur le toit. Suivent une vingtaine de véhicules de presse, des motos de photographes, des voitures de télés. Richard Virenque a pris place dans le break de tête. La veille, à 23 heures, la direction du Tour a annoncé son exclusion ainsi que celle de tous les coureurs Festina. Pour lui, c'est une catastrophe. L'étape du 18 juillet, la première contre la montre, devait être le début de l'offensive Festina en vue d'un triomphe sur les Champs-Elysées.
Un mois auparavant, l'équipe était venue au complet en Corrèze pour reconnaître l'étape, accueillie par Mme Chirac. Conseillère générale du canton, la femme du président de la République avait magnifiquement reçu les coureurs et les avait traités à La Seigneurie, le restaurant même où elle avait invité Mme Clinton en visite au mois de mai. L'étape de Meyrignac-l'Eglise prenait l'allure d'une affaire nationale. Même le directeur du Tour était venu au repas. Pourtant, Jean-Marie Leblanc avait tiqué en reconnaissant Christophe Moreau. Le coureur, contrôlé positif à la mestérolone, un stéroïde anabolisant, au mois de mars, était sous le coup d'une procédure disciplinaire de la Fédération française de cyclisme. Mais dans l'attente du verdict, rien ne l'empêchait d'être là et même de p