Around Alone est une épreuve curieuse. Il y a quelques jours, on
pensait que cette circumnavigation en solitaire avec escales échapperait à Isabelle Autissier. Depuis hier, à mi-tour du monde, elle se retrouve en tête du classement général, suivie de peu par Marc Thiercelin. Aucun des deux pourtant n'a remporté l'une des deux étapes déjà parcourues. Autissier, première, se réjouit: «Parfois, on peut avoir de la chance, ce n'est pas interdit.» Marc Thiercelin, deuxième, s'autoflagelle: «Je dois changer de métier, je ne suis pas bon marin, je suis un gosse.» Les Français ont bouclé hier la deuxième étape, Le Cap-Auckland, quasiment voile dans voile, deux jours après le vainqueur Giovanni Soldini (voir carte). Après 6684 milles, soit près de 12 400 km de mer, Autissier a amené son PRB à bon port néo-zélandais une heure et onze minutes après le Somewhere de Thiercelin. 25 000 km après le départ des Etats-Unis, elle le devance au classement général de cinq heures et cinquante-sept minutes.
Cette deuxième étape restera comme celle de tous les rebondissements. A son commencement, le 5 décembre, fut un départ canon d'Isabelle Autissier. Mais dans cet océan Indien, il était écrit que la Rochelaise serait rattrapée par le signe homonyme qui la poursuit depuis des années, dès qu'elle pointe son étrave dans cette mer inhospitalière. Il y a quatre ans, dans le Boc Challenge (ancienne appellation d'Around Alone), elle avait d'abord démâté avant de chavirer puis d'être secourue par la mari