Basket. Le basket féminin n'est pas à proprement parler un sport à
forte exposition médiatique. Il pourrait le devenir à l'occasion d'un jugement du tribunal administratif de Strasbourg, devant lequel le commissaire du gouvernement a conclu hier à l'illégalité d'interdire à la Polonaise, Lilia Malaja, de jouer en championnat avec le RC Strasbourg. Le tribunal administratif se prononcera lundi. Il pourrait bouleverser l'ensemble du monde sportif européen, en faisant «exploser les frontières» selon les termes de l'avocat de la joueuse et du club. Le Racing Club, qui fait déjà évoluer une Bulgare et une Croate, s'était vu interdire par la Fédération française (FFBB) d'engager Lilia Malaja, ex-Rennaise, en vertu de son règlement qui n'autorise que deux joueurs non originaires de la Communauté européenne. Un jugement favorable au club strasbourgeois permettrait à tous les clubs sportifs européens de faire évoluer sans limitation de nombre des joueurs originaires de pays non communautaires, mais liés à l'Union européenne par des accords d'association, comme la Pologne, un grand nombre de pays d'Europe de l'Est et du Maghreb. De tels accords, qui stipulent notamment que les travailleurs polonais peuvent circuler et travailler librement dans les pays de l'UE, sont applicables à la joueuse polonaise, a estimé le commissaire du gouvernement. La décision de la FFBB constitue, selon lui, une «discrimination illégale fondée sur la nationalité». Le jugement pourrait donc étendre considér