Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique,
est un homme qui a du savoir-vivre et sait recevoir. Des cadeaux. S'il a accepté, en mai 1995, deux armes de la part de Salt Lake City un mois avant que la capitale de l'Utah obtienne l'organisation des Jeux d'hiver 2002, c'est parce que, «dans ces villes, les armes s'inscrivent dans une certaine tradition. Les refuser aurait été un véritable outrage». Rien à voir donc, à l'en croire, avec les soupçons de corruption qui planent sur les responsables de Salt Lake City depuis les révélations, en décembre, de Marc Hodler, vice-président du CIO. D'ailleurs, Samaranch estime qu'il serait inefficace de tenter de le corrompre, puisque lui-même ne participe pas au vote désignant les villes olympiques. Par conséquent, en acceptant deux armes de la marque Browning, un pistolet 22 long rifle et un fusil de chasse d'une valeur, dit-il, de 1 000 dollars, il n'a même pas violé les règles de son organisation, qui interdit à ses membres de recevoir des cadeaux d'une valeur supérieure à 150 dollars (900 francs). Le fusil et le pistolet ont été livrés dans une boîte joliment gravée à son nom, par la filiale suisse de Browning à la demande du comité de candidature de Salt Lake City. Ces deux armes, insiste Samaranch, ont été consignées dans un registre et sont exposées au Musée olympique de Lausanne.
Selon le Salt Lake Tribune, le patron du CIO a reçu d'autres cadeaux du comité de candidature: une coiffure indienne en plumes en