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Libération
Série

L'envolée sauvage.

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Où le jeune souffre-douleur des caïds de Brooklyn découvre le plaisir de cogner.
publié le 11 janvier 1999 à 23h30

Samedi à Las Vegas, Mike Tyson, ex-roi des poids lourds, affronte le

Sud-Africain François Botha. C'est son troisième come-back, le premier depuis juin 1997 et le duel cannibale face à Evander Holyfield, son vainqueur à l'oreille déchiquetée. Durant une semaine, «Libération» raconte le parcours de ce boxeur exceptionnel, dont la vie, à 32 ans, ne cesse d'osciller entre rêve éveillé et cauchemar sans fin.

«Mon père était maquereau et ma mère alcoolique.» Mike Gerald n'a jamais fait dans la nuance. Il est né le 30 juin 1966 à New York, de Lorna Tyson et d'un père, James Kirkpatrick, qui a pris la poudre d'escampette. Dans le bloc de Bedford Stuyvesant à Brooklyn, une telle ascendance n'a rien de rare. Elle est là quelque peu exagérée. James Kirkpatrick, descendant d'une famille d'Irlandais, fut un militant des droits civiques. Un jour, en 1989, il refit discrètement surface, alors que Mike traversait une période tourmentée (sa séparation avec Robin Givens, sa première femme). Ce ne fut pas pour des raisons bassement pécuniaires mais pour expliquer que «son fils» n'était pas le mauvais homme fustigé alors par la presse. Lorna a beau être institutrice, elle sera une inefficace pédagogue pour Mike, plus attiré par l'aventure au coin de la rue que par les bancs d'école. La vie de quartier. L'aspect «bouboule» ­ il pesait 70 kilos à 10 ans, 90 kg à 13 ans ­, Tyson n'a rien d'une terreur. Au contraire. Il est l'homme à tout faire des plus grands, qui le fascinent. Parfois leur souf