Liverpool envoyé spécial
Il dit: «J'ai choisi Liverpool pour remettre les mains dans le cambouis.» Il est servi. Débarqué cet été à Anfield Road, Gérard Houllier, 51 ans, avait soupé de l'«expérimentation en labo» après dix ans passés à la direction technique nationale (dont l'équipe de France, de juillet 1992 à novembre 1993). Il s'est retrouvé en décembre seul aux manettes d'un chantier à la dérive: jamais Liverpool n'avait connu une telle série de déroutes depuis plus de quarante ans. Entre flegme très british et fureur rentrée, l'ex-professeur d'anglais s'attelle à la reconstruction d'un mythe du foot. Ce jour-là, dans la cafétéria cheap du stade d'entraînement, entre Fowler qui pique des Mars et 25 coups de fil à des agents, Houllier tente de s'expliquer: «Je débroussaille, je fais le ménage avant de tenter d'imposer ma philosophie, ma méthode de jeu.» Au forceps si besoin. Les résultats commencent à suivre. De 13e, Liverpool est remonté à la 7e place ce week-end. Et «vise toujours l'Europe». Explications.
L'entraîneur manager. «Les responsabilités sont beaucoup plus larges qu'en France, où l'entraîneur s'occupe uniquement de l'équipe première. Ici, le manager doit avoir un oeil sur tout: des contraintes budgétaires dans le choix d'un joueur à la comptabilité analytique, en passant par la gestion globale du club. Mais les priorités restent les mêmes: la compétitivité de son équipe, la vie de ses joueurs, l'obligation de résultat. En France, les présidents agissent comm