Londres de notre correspondant
Tous les journaux britanniques ont remarqué la coïncidence. Entre Noël et le jour de l'an, Tony Blair a perdu deux de ses ministres pour une sombre histoire de prêts immobiliers. Au même moment, la très ancienne et glorieuse Football Association (FA, la fédération anglaise de foot) se séparait de son président, Keith Wiseman, et de son directeur, Graham Kelly, eux aussi embarqués dans des transactions financières suspectes. Si le Premier ministre a remplacé ses démissionnaires en quelques jours, la FA demeure marquée par le scandale, plus divisée que jamais entre ses équipes amateurs et pauvres et ses clubs opulents.
Wiseman, ancien sous-directeur du club de Southampton, a démissionné lundi 4 janvier, quelques jours après le départ de Graham Kelly, le véritable homme fort de la FA, accusé d'avoir accordé un prêt gratuit de 3,2 millions de livres (29 millions de francs, 4,5 millions d'euros) à la fédération du pays de Galles. En échange, les Gallois sont censés apporter leurs voix aux Anglais au sein de la Fifa Fédération internationale et soutenir la candidature de la FA pour organiser la Coupe du monde en 2006. Toujours pour améliorer ses chances, confrontée à une très forte candidature de l'Afrique du Sud, la FA payait également le salaire de l'entraîneur de l'équipe de Thaïlande.
Les faits reprochés sont sérieux mais apparaissent aussi comme autant de prétextes aux grands clubs qui entendent profiter de la crise pour dépoussiérer la FA et