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Libération

«Bosseur et chef de bande»Jordan détaillé par l'entraîneur Jacques Monclar.

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publié le 14 janvier 1999 à 23h10

Jacques Monclar, entraîneur du CSP Limoges, dresse le portrait de la

star.

Jordan, par son talent, n'a-t-il pas sacrifié toute une génération de joueurs?

La plus belle phrase que j'ai entendue à son sujet vient de la bouche du coach de Miami, Pat Riley: «Que ce soit avec Miami ou New York, que j'ai entraînée, ces deux équipes étaient mal nées en tombant sur Michael Jordan.» Jordan a enlevé des titres à des équipes qui les auraient mérités.

Comment se dessine la carrière d'un tel joueur?

En high school, c'était un petit joueur. En college, il est devenu bon. Puis il y a ce panier chez les universitaires à la dernière seconde contre Georgetown, en 1983, qui fait de lui un héros. Il sort ensuite troisième de la draft (marché aux débutants, ndlr), ce qui n'est pas extraordinaire. C'est le temps de l'apprentissage à l'université de Caroline-du-Nord, avec des fondamentaux très basiques: la défense, la passe, etc. Puis il se retrouve à Chicago et met des points, beaucoup et de très importants. Contre Boston, il en enquille 63 en 1985. Il fait ensuite virer le coach de l'époque. Le truc remarquable, c'est que pour la première fois une équipe gagne avec un ailier de petite taille (1,98 m). En fait, chaque fois qu'il a entamé une saison depuis 1990, il l'a gagnée.

Quels souvenirs resteront?

Son étonnant temps de suspension. Il est beau et élégant. Il a fait entrer le basket dans tous les esprits. Michael Jordan c'est, pour l'athlétisme, Jesse Owens plus Carl Lewis. Pour le football, c'est P