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Libération

Une saison à l'OM. «L'Artiste» fait banquette

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publié le 15 janvier 1999 à 23h11

Marseille de notre correspondant

Juste avant Noël, son nom a claqué en Une des Inrockuptibles. Gourvennec. Un nouveau groupe indé? Non. Un footballeur. Qui aime le rock, Noir Désir et Throwing Muses, qui a fait des études «pour ne pas (se) scléroser», maîtrise à l'Uereps (éducation physique), à qui il arrive même de lire des livres, Izzo ou Houellebecq. Bref, un type avec deux pieds, dont il joue bien, et une tête, dont il se sert. Extraordinaire? Jocelyn conteste: «Je ne veux pas qu'on me catalogue comme un footballeur différent des autres. Moi, je ne sors pas de l'ordinaire. Je ne veux pas me démarquer.» Ou alors sur le terrain. Pas envie de passer pour un dilettante, l'intello de service. «Le foot, je suis dedans à 200%. J'ai réussi à faire mes études tout en étant à fond dans le ballon. Pas l'inverse.»

Bon, d'accord, dans les médias, les footeux passent souvent pour des boeufs. Il en a conscience. D'ailleurs, il ne lit guère la presse sportive. «Les mêmes questions, les mêmes réponses" Rien d'original ne peut en sortir.» Aux Inrocks, l'exercice sortait un peu de l'ordinaire. Mais «Joce» a eu le malheur de répondre «oui» quand on lui a demandé: «Te considères-tu comme un artiste?» Du coup, à l'OM, on le chambre. «Ils m'appellent tous l'Artiste.» Ça ne lui plaît guère. Il tente d'expliquer: «Le foot, c'est un art, il y a de la création, comme dans la danse, la peinture, un certain esthétisme. On a tous une part d'artiste en nous. Je ne faisais pas de cas particulier.» Trop