Celui qui refuse d'être réduit à un «agneau promis en sacrifice» et
qui ose défier Mike Tyson samedi à Las Vegas n'a pas beaucoup de défaut. Frank Botha est un vrai poids lourd. Il a un gros coeur, des gros bras et une grosse capacité à encaisser les coups. Et un courage sans limite, qui fait dire à l'ancien marine Mills Lane, qui arbitrait son championnat du monde contre Michael Moorer: «Botha est un dur, un vrai. En cas de guerre, si je devais choisir quelqu'un à mes côtés sur le front, c'est lui que je voudrais.» Botha, tout juste 30 ans, est encore considéré comme un jeune chez les lourds. Il est doté d'une force de frappe qui use ses adversaires, sans toutefois les électrocuter. Il est blanc, ça tombe bien: l'Amérique se cherche depuis des lustres un poids lourd capable de contester la suprématie des Blacks dans cette catégorie royale. Seul petit problème, Botha, qui aime se faire appeler «The White Buffalo» parce que justement cette espèce est en voie de disparition , est originaire d'Afrique du Sud. Mais, installé aux Etats-Unis dès 1990 et résident à Long Beach depuis 1992, il est en attente d'une naturalisation pour convaincre ses supporters américains qu'il est bien un des leurs. Et, autour du ring du MGM, ils seront nombreux à l'encourager lorsqu'il croisera le regard du «méchant» Tyson, lui qui aura le rôle du «gentil» dans cet affrontement sans enjeu officiel et prévu sur dix rounds.
La reconnaissance de ses compatriotes, qu'il a perdue dans son exil, Botha