C'est un coureur miséricordieux qui est venu, hier, apporter la
bonne nouvelle: «J'espère participer au Tour 1999, car le Tour, c'est ma raison de vivre.» Richard Virenque, qui a toujours affirmé ne s'être jamais dopé malgré de fortes présomptions et les aveux de son soigneur Willy Voet, va donc pouvoir pratiquer son ministère dès la semaine prochaine. Pour 550 000 francs mensuels plus primes , au sein de l'équipe italienne Polti.
L'annonce solennelle faite hier au monde cycliste a pris des proportions carnavalesques. Les conférences de presse pataphysiciennes sont rares. Celle-ci fut grandiose. Le salon d'un grand hôtel parisien dans lequel on avait entassé le gratin de la chronique cycliste continentale tenait du tourniquet d'un grand magasin au moment des soldes. Après un mois d'une assez belle manipulation («Le cyclisme, c'est fini pour moi», jurait Virenque le 6 décembre), l'ancien coureur de Festina va enfin parler: «Je retrouve enfin mon outil d'expression, le vélo. Oui, j'ai bien cru en décembre que tout était fini pour moi. J'étais à ce moment-là dans la détresse.»
L'absolution est en marche. Il y aura bien quelques questions relatives «aux procédures en cours», mais la complaisance était hier de mise. C'est à croire que l'affaire Festina n'était qu'un colossal mensonge. Virenque, tout à son bonheur, poursuit: «Je suis heureux de courir pour la Polti.» A ce stade, on pourrait se méprendre. Quand Virenque dit «la Polti», il ne veut pas dire Mme Polti, l'épouse hier